mercredi 18 novembre 2015

Moi, j'ai rien dit!

Parfois, je me demande si je ne me mens pas à moi même. Alors, pour être au plus proche de mes émotions, de ce que je pense, de ce que je suis, parfois, je laisse mon subconscient répondre à ma place. Pour cela, rien à faire d'autre que de faire tomber les complexes (qui brident la pensée), laisse dire les "qu'en dira-t-on" et se mettre en mode "brute de décoffrage" comme je dis souvent...La vérité qui en découle est d'après moi la plus authentique...
Comme tous les ans, visite médicale de l'entreprise. Je me soumets au questionnaire habituel pour monter mon dossier. Les questions défilent, âge, profession etc. et pour la première fois, on me pose la question suivante : "vos parents sont ils toujours vivants?". Drôle de question?!? Je sens que cette question me touche et quand c'est le cas, quand je suis un peu bousculé émotionnellement, j'ai un peu de mal à réfléchir car je pars dans mes pensées. C'est à ce moment que mon subconscient prend le relais. Il décide donc de répondre "c'est compliqué.... je pense qu'ils sont vivants.... en fait, je sais pas...". Pourtant, je connais la réponse, mes deux parents sont bien vivants! Pourquoi ai-je répondu cela? L'infirmière, perturbée par ma réponse me répond avec un sourire de courtoisie "ok.... je ne vous demanderai pas de détails". Au fond de moi je me réponds "non, c'est mieux... car je n'ai pas la réponse...."
Mes deux parents sont donc bien vivants, l'un ne m'a pas reconnu à la naissance et malgré les retrouvailles ne donne pas de nouvelles, l'autre (ma mère) a décidé de partir à l'autre bout de la France. Au fond de moi je dois prendre cela comme un double abandon, comme la perte de mes deux parents d'où ma réponse à l'infirmière...J'avoue qu'à y penser je sens la colère monter alors qu'au fond de moi j'en veux à personne (peut être suis-je encore à l'instant en train de me mentir à moi même en écrivant cela?). On fait tous des choix, bons et mauvais. J'en ai fait moi même. On a toujours une raison d'agir, même les mauvaises actions sont justifiées par une explication qui paraîtra peut être logique qu'à la personne qui la commet.
Tout ça pour dire qu'il y'a deux façons de penser : une façon édulcorée, dénuée de vérité et de saveur, et une façon bien plus proche de soi. Il n'est pas très difficile de s'en rapprocher, il suffit juste de s'observer répondre ou penser. C'est ce que je nomme le troisième œil, celui qui m'observe et m'analyse comme une troisième personne quand je suis en société, ensuite nous débriefons et passons en revue les moments d'hypocrisies, de mensonges, de lâcheté... Mais nous vivons dans un monde ou ne devons bien paraître, ne pas dire ce qui blesse ce à quoi j'ai de plus en plus de mal à adhérer... Il faut choisir son camps!

2 commentaires:

  1. Bonjour Cédric,

    J'espère que vous allez bien !
    question indiscrète à laquelle vous n'êtes pas obligé de répondre :
    Est-ce qu'il n'est pas plus douloureux de retrouver un parent qui ne donne plus de nouvelles plutôt que de vivre sans lui et en imaginant qui il aurait peu être ?

    Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.

    Yannick.

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  2. Bonjour Yannick et merci pour votre commentaire.
    Je vais bien, très bien même, j'espère que vous aussi et que tout se passe bien avec votre petit garçon.
    Pour répondre à votre question, je pense que parfois je suis un peu lâche et que cela m'arrange de ne pas avoir à affronter "l'autre". J'ai peur d'être déçu ou de décevoir donc toute tentative d'approche échouée me soulage un peu... mais j'agis souvent par impulsion, comme quand j'avais décidé de rencontrer mon frère que je ne connaissais pas : j'ai hésité, réfléchi, ruminé... et un soir j'ai décidé d'aller à sa rencontre... cela se passera donc surement comme cela avec mon père car je sens que l'impulsion ne viendra pas de lui... pour résumer je ne parlerai pas de "douleur" à l'idée de ne pas le connaitre ou ne pas aller à sa rencontre mais plutôt de frustration, il est là, à portée de main (une 30ene de km) et aucun des deux n'ose faire le pas d'aller vers l'autre... mais je pense que cet événement arrivera un jour ou l'autre...

    Bonne fête de fin d'année à vous mais surtout à l'enfant qui vivra ce moment magique pour la première fois!

    Cedric

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