mercredi 25 juin 2014

Sérénité... oui mais?



L'histoire se passe dans un magasin de pièces détachées. Je dois remplacer la turbine de séchage de mon lave linge. Je me trouve donc dans ce magasin plein de bazar, de machines éventrées, un stagiaire délaissé au fond du magasin, un chien en balade derrière le comptoir... et le vendeur : personne au regard froid, peau du visage abîmée, aucune expression, "court sur patte" ou "bas du cul" comme j'appel ça. Look débraillé, habillé simplement d'un T-shirt, et "coiffé par son oreiller"... A la vue de ses ongles rongés et déformés jusqu'à la cuticule, je devine un homme stressé, anxieux ou énervé. Le genre de personne dont le physique reflète parfaitement le caractère. Un vieux vétéran de la vie en somme. Le ton est donné...
Cela fait déjà trois fois que je viens dans ce magasin (situé à environ 30 km de chez moi), la première fois pour commander la pièce, la deuxième, je viens par erreur (le vendeur m'ayant confondu avec un autre client) et là donc, troisième fois que j'y retourne car averti de la livraison pour m'apercevoir que le grossiste s'est trompé dans la commande. Le vendeur me présente, ou plutôt me jette sur le comptoir, un sachet n'ayant rien à voir avec la pièce que j'attendais...
Comme à son habitude le vendeur ne semble pas embarrassé, aucune excuse, pas une once de "compassion"...  je ne demande pas grand chose, juste un mot pour me faire comprendre qu'il est désolé, l'erreur est possible pour tout le monde. Si je fais le calcul, cette pièce à 25€ m'a fait faire 300km! (au total j'y serais allé cinq fois!). Je suis vraiment motivé à faire mon maximum pour ne plus m'agacer d'un rien, pour ne plus me laisser aller à l’énervement, après tout, est-ce si grave?!? Je pense que pour mon bien personnel (et celui de ceux qui m'entourent), relativiser sur l'importance des choses et les minimiser au maximum permet de vivre plus calmement, plus sereinement. Mais tout de même, quelle est la limite de la sérénité? Certains écrivent "bon" avec un "c". Je veux bien me rabaisser un peu, si cela peut arranger les choses, faire en sorte qu'elles se passent pour le mieux....mais pas jusqu'au manque de respect ou de considération.
L'exaspération commence à prendre le contrôle de mes pensées, je lâche donc "ça commence à me saouler de venir pour rien" sur le coup de la colère et aussi un peu pour titiller la "bête" ou encore par provocation, pour quémander un brin de reconnaissance . Le vendeur, fidèle à lui même me répond instinctivement que si je ne suis pas content je peux aller voir ailleurs, qu'il n'a pas le temps de s'énerver avec un client. Je ressens dans sa façon de parler une habitude vue son aisance dans la hargne qu'il manifeste, une lassitude face aux plaintes régulières qu'il doit recevoir vu son accueil. Toujours aucune considération concernant l'erreur dont je suis la "victime". Aucune proposition d'arrangement (m'envoyer la pièce rapidement? un mois que ça dure...).
En essayant de respecter "mon pacte de sérénité", je reprends mon calme et lui propose de refaire la commande avec lui. Il me demande à nouveau les références de la machine car "on ne conserve pas toutes les références des machines de tous nos clients". Evidemment, je n'ai plus ces documents sur moi... je préfère partir avant de devenir vulgaire (la vulgarité, un des traits de caractère de mon "passager noir" (comme dirait Dexter!), mon gros défaut quand je suis sous l'effet de la colère...).
A vrai dire, j'avais déjà eu à faire à cet énergumène. Je ne sais pas pourquoi mais j'aime m'y confronter (lui ou tout autre personnalité compliquée, difficile, intrigante..). Je ressens le besoin de creuser de force. Toute relation est source de réflexion. Les bonnes comme les mauvaises. J'aime comprendre pourquoi les gens sont comme ils sont, j'aime transpercer leurs carapaces pour les entrevoir à nu ou encore imaginer les vies qu'ils ont subit (car pour devenir comme cela, on ne vit pas la vie, on la subit!)
Je ne pouvais pas rester sur cet accrochage. Ce n'est pas la finalité que j'aime obtenir. L'après midi j'y retourne à nouveau avec les références de ma machine et je repasse la commande. Je tente une nouvelle approche en me justifiant à nouveau concernant la raison de mon emportement, histoire de tourner la discussion plus dans un mode "perso" que "pro". A ce moment, après quelques secondes de réflexion comme pour s'élancer avant un effort, il m'avoue qu'il s'était énervé injustement. Même si cela ne justifie rien, c'est déjà un début de sincérité émanant de derrière l'armure triple épaisseur. Le tout malgré cela, sans le moindre clignement d’œil ou froncement de sourcil, celui que nous avons tous quand nous nous ouvrons aux autres. Il ne pouvait pas faillir non plus à sa réputation d'homme bourru!
Au final j'obtiens quand même ma pièce avec un petit "merci et bon week-end" de sa part.
Une semi victoire pour moi, celle d'avoir réussi à entrouvrir la boite de pandore, avec insistance quand même, et en ayant au final un petit peu dompté les démons qui y étaient cachés...

Illustration : cette #&$*§@ de pièce à la #$ù!


jeudi 5 juin 2014

Psychologie positive

Cela se passe un soir lors d'un footing. Trois jours plus tôt, très mauvais score, je décide donc de prendre ma revanche et coup de chance, mes jambes me portent loin, bien plus loin même que mon souffle le permet (habituellement c'est l'inverse, le souffle est là, mais les jambes sont lourdes).Je commence donc ma course, confiant, je monte les côtes sans difficulté, je double même plusieurs coureurs! A un moment, je poursuis un coureur dans une montée assez rude. En tant que bon disciple de la  psychologie positive et dans ce moment d'effort que je croyais être le sien, je l'encourage d'un "c'est dure hein...allez courage!" de soutien et de compassion au moment de le doubler. Ce à quoi il me répond instantanément "non, pour moi ça va", le tout sans essoufflement!... Sur le moment, je me suis senti un peu ridicule. Finalement, à ses yeux, c'est moi qui semble être dans l'effort et pas lui?!?Je continue ma course en me sentant un peu rabaissé dans son jugement. Mais finalement, je me dis que cela lui a peut être fait "enfler" un peu plus les chevilles lui permettant donc de meilleures performances! Et au final, si l'effet obtenu est bien celui là, alors à moi, cela me va aussi. Nous nous éloignons donc tous deux, lui plus confiant car voyant qu'il ne peine pas là où d'autres sont dans l'effort, et moi qui peut être, en quelque mot, ai donné du courage.
Autre histoire. Je me rappel d'une autre fois, à un passage piéton où j'attendais dans ma voiture que le feu passe au vert. Une personne âgée traverse et tombe en trébuchant, face contre terre, juste devant moi. Je me gare sur le côté et vais la voir pour me rendre compte de son état. Evidemment un peu déboussolée, le nez un peu gonflé, je lui propose de la ramener chez elle en voiture. Ce fut un moment de plaisir assez fort. Pour elle comme pour moi et pourtant ce n'était pas grand chose (et malheureusement éphémère).
La psychologie positive, c'est assez simple finalement, de simples gestes ou attentions qui redonnent du courage, qui donne du plaisir. Ce n'est pas grand chose et cela semble pourtant si difficile à tous! à moi aussi, ce n'est malheureusement pas inné...

Et si tout ça n'existait pas?!?

L'autre jour, en regardant le marathon de Paris, j'ai eu soudainement une sensation de petitesse face à ce fourmillement humain. Que suis-je, seul dans mon canapé, avec ces états d'âme qui n’intéressent personne d'autre que moi?!? que suis-je comparé à l'immensité de ce monde? Avec tout ce qui se passe dans le monde, je ne suis rien de plus qu'une molécule dans l'immensité de cet univers?
Comment est-ce possible qu'en si peu de temps (que sont les siècles comparés à l'existence de ce monde?) l'homme ai pu mettre en scène ce monde si vaste et complexe? Comment a t il mit en équilibre tout cela? Même si le monde n'est pas en paix partout, il se maintient malgré tout. Tout ces bâtiments et monuments si bien pensés et si complexes mis sur pied si rapidement. Comment toutes ces sciences si compliquées ont elles pu être inventées par l'homme? Parfois je me dit qu'elles sont justement compliquées pour ne pas être comprises par le commun des mortels dont je fais parti et pour ainsi laisser libre court à celui qui les pense. On peut faire croire ce que l'on veut au nom de la science finalement car tout peut exister si on peut se passer d'en expliquer la logique ou le fonctionnement.
Et si tout ça n'existait pas?!?
Je suis peut être le fruit d'un rêve qui dure, la pensée d'une personne dans un coma profond, un monde imaginaire ou virtuel contrôlé par je ne sais qui ou quoi, le cobaye d'une expérience scientifique à grande échelle? Suis-je l'acteur principal du film "The Truman show" où tout est soigneusement mis en scène autour de moi? Si les molécules qui composent notre corps pouvaient réfléchir (et c'est peut être le cas) se posent elles peut être les mêmes questions? Nos globules voient peut être la vie comme nous la percevons. Nos guerres sont peut être leurs cancers. Nous faisons peut être nous même parti d'un corps immensément plus grand?
Je ne crois en aucun dieu mais j'avoue avoir du mal à croire que tout cela ne puisse exister que grâce au hasard de l'évolution de l'univers. Je me rappel la discussion que j'avais avec un Musulman qui essayait de me convaincre de l'existence d'un dieu quelconque, il ne pouvait pas croire que tout cela puisse exister sans l'aide d'une divinité. Il me disait "avec l'immensité de l'univers, c'est impossible que le hasard ai pu mettre en scène ce monde. Prend pleins de matériels électroniques et détruit les complètement, tu peux attendre des milliards d'années, jamais ils ne reformeront, grâce au hasard, quelque chose qui fonctionne. Alors pourquoi nous, à partir d'éléments assemblés, soit disant au hasard, nous sommes devenus des êtres humains?"
J'avoue que vu la complexité de notre espèce, comment est-ce possible qu'une forme d'intelligence supérieure n'en soit pas à l'origine?
Une réflexion inutile de plus qui me revient souvent à l'esprit...