mardi 18 février 2014

Déficit de l'inhibition latente

Je me suis toujours posé beaucoup de questions, sur tout, et sur rien...
Sur la nature, les gens, l'univers, le microscopique, "l'énormissime", l'invisible, etc.. Tout me paraissait être source d'information. Je pouvais rester à observer pendant des heures des choses qui, pour certains, paraissent insignifiantes, ennuyeuses.
Quand je discute avec une personne, j'ai l'impression de voir au travers, je l'analyse : un simple froncement de sourcil signifie le doute, un regard fuyant, le mensonge, etc... difficile de me concentrer sur la discussion au final.
Quand je tourne ma clé de contact le matin, pour aller au travail, je peux entrevoir l'acheminement de l'essence dans le moteur, avec précision, sa transformation, puis son explosion, et ensuite tout le mécanisme qui propulsera ma voiture. Je ne suis pourtant pas passionné de mécanique.
Hier encore, je jouais à "l'accident de voiture" avec mon fils de 3 ans. On s'envoyait ses voitures et à chaque collisions, je ne pouvais m’empêcher d'imaginer la tôle vibrer à chaque chocs, les rivets se desserrer légèrement, les points de résistance lâcher un à un jusqu'à ce que le jouet se disloque, je vois tous ces éléments dans mon imagination avec une grande précision. A la simple ouverture du sèche linge que je tente de dépanner, j'imagine son fonctionnement : le flux d'air chaud et la façon dont il est transporté, la purge de l'eau etc.... Quand j'insère un DVD dans le lecteur, je peux apercevoir son faisceau se refléter à la surface du disque, en collecter les informations puis les retranscrire sous forme d'image (je résume pour ne pas saouler le lectorat mais mes pensées poussent le détail à son extrême! ma culture d'informaticien et d’électronicien m'y aide!). Tout ces exemples paraissent anodins, barbants même, mais donne un aperçu de cette vision que j'ai des choses. Quelques exemples parmi tant d'autres qui ne cessent de s'étayer au fil du temps.
Je ne me suis jamais posé la question de la normalité à ce niveau, j'ai toujours pensé que l'on fonctionnait tous de la même manière..
Et un jour, en regardant une série américaine (plus précisément Prison Break), le personnage principal était doté de cette même capacité d'analyse (exagérément sur-développée). Sur le moment, ça a raisonné en moi sans trop savoir pourquoi, pensant que ce syndrome était simplement issu de l'imagination du scénariste.
Dernièrement, je me suis concentré à nouveau sur ce phénomène (qui malgré tout, me laisse dans l'interrogation depuis toujours) et au fil de mes recherches, je suis tombé sur divers forum de personnes souffrant de ce même "défaut". Puis le terme inhibition latente a fait son apparition. Les symptômes (stress, migraines ophtalmiques suivis de céphalées très douloureuses, hypotension etc.) ainsi que les comportements, évolutions et développements des différents écrivains de leur enfance à l'age adulte me correspondent totalement. Dans un mode de fonctionnement normal, cette fonctionnalité du cerveau permet de ne conserver que l'essentiel des informations qui nous parviennent au travers de nos sens. Les personnes défaillantes stockent toutes les informations, sans exception, plus aucun filtrage ni critère de sélection. La vision du monde, des choses, des gens n'est pas superficielle mais profonde. On a besoin de savoir comment et pourquoi cela fonctionne. Les détails n'en sont pas, ils font parti intégrante des choses.
Hier soir, mon fils a dessiné un footballeur en prenant pour modèle un de ses livres. Il n'a pas pu s’empêcher d'ajouter les crampons. Lui aussi a le soucis du détail. Souvent il me pose des questions existentielles : pourquoi ci, explique moi ça. Il invente des méthodes pour faire ses additions, échafaude des techniques et des stratégies au foot. Il a tendance a aller chercher plus loin, plus profond, dans l'information qu'on lui transmet. Je lui ai peut être transmis mon troisième œil, serait-ce donc génétique? Mon père est très habile de ses mains, un "artiste menuisier" capable de tout fabriquer. Ne faut-il pas une réflexion particulière pour cela? Avoir la faculté de concevoir des plans dans son imagination avec la plus grande précision?
Sur tous les forums que j'ai parcouru (exemple ici ou là) beaucoup se plaignent de ce "mal". C'est pourtant une aubaine, un don de la nature. Il faut apprendre à canaliser cette source intarissable car il est vrai que lorsqu'elle nous submerge, elle peut nous empêcher de dormir, voir même, nous met dans des états de nervosité difficiles à gérer.
Paradoxalement, malgré la quantité de donnée emmagasinée, cela m'empêche de me concentrer et répondre rapidement à une interrogation (comme un bureau mal rangé sur laquelle je perds du temps à retrouver un minuscule post-it!). Avoir plein d'informations c'est bien, savoir les retrouver, c'est mieux! Je suis même connu au travail pour mon manque de mémoire alors qu'en fait, ce serait plutôt un manque d'organisation ou de concentration (pour preuve, je ressors souvent des détails insignifiants dont personne ne se souvient).
Ce qui explique ma médiocrité à l'école et un niveau intellectuel normal (ce qui corrobore avec les témoignages que j'ai lu). Le profil scolaire des "souffrants" est souvent le même : élève moyen, scolarité banal et sans difficulté particulière, "monsieur tout le monde"...
Lors d'une de mes crises d'angoisses, ces moments où on perd le contrôle totalement de son corps mais aussi de son esprit, j'ai vécu une de ces "tempêtes" : les informations me parvenaient de partout, des centaines de pensées désorganisées, incontrôlables, et toutes n'ayant aucun lien les unes avec les autres, défilaient dans ma tête. Le problème est donc surtout là : apprendre à organiser et à accéder à cette info-thèque. La méditation à du agir sur ce point car elle apaise et surtout apprend à avoir du recul sur ses pensées,  les voir sans les suivre, sans s'y empêtrer.
Tout ce cheminement permet de me connaitre un peu plus, de comprendre mes choix (l'informatique à du m'attirer du fait de sa source d'information en continuel évolution et source de réflexion inépuisable), mon amour pour la nature et le mystère de sa création, de son existence, sans oublier le corps humain, si magique et pourtant si logique.
Ce billet paraîtra surement ennuyeux pour ceux qui n'ont pas la même "logique" de réflexion (et peut être me prendra-t-on pour un dingo) mais je le publie dans l'idée que d'autres se reconnaîtront (pour provoquer ce que j'ai ressenti en me reconnaissant dans d'autres forums/blogs) et viendront en discuter ici et avec moi.

Première illustration : le fonctionnement du microprocesseur, l'équivalent de notre cerveau, reçoit traite et transmet TOUTES les informations...
Site traitant de l'inhibition latente : http://www.talentdifferent.com/le-deficit-d%E2%80%99inhibition-latente-mecanisme-de-la-creativite-1126.html

vendredi 7 février 2014

Colère!!!

Mercredi, petit désaccord concernant mon remboursement de note de frais. Du coup, je tarde à récupérer mon dû. A plusieurs reprises je contact la personne en charge de cela et à plusieurs reprises elle me dit que je serai remboursé prochainement. Je suis patient... mais les semaines de retard deviennent des mois et j'en suis désormais à deux moi et demi de retard.
Je suis à nouveau en déplacement mais cette fois ci dans les mêmes locaux que la "fameuse" personne en charge de mon règlement. Je n'avais pas prévu d'aller la voir mais en repensant à cette affaire, je sens mon sang bouillir. Étrangement, plus rien ne compte d'autre que d'aller la voir. Inutile de continuer à travailler, je ne pense plus qu'à ça. La colère s'est déjà emparé des commandes de mon esprit. Je prends donc le chemin de son bureau avec pour vitamine la rumination de cette histoire.
Arrivé dans le bureau, ne connaissant pas son visage (nous ne communiquons que par mail) mais ayant une idée malgré tout, je la montre du doigt énergiquement en lui demandant si c'est bien elle. Réponse affirmative de sa part. Je ne tourne pas en rond et vais droit au but de la discussion en exprimant mon fort mécontentement, sans pour autant hausser le ton. Premières explications de sa part dans un grand balbutiement que j’interprète comme une première déstabilisation, un premier round dans lequel je sors vainqueur. Sa réponse ne me convient pas, j'argumente donc avec insistance pour obtenir une explication claire et un remboursement. J’agrémente le tout avec un brun d'humour noir ce qui amène chez certains des collègues de sa tribu (supposé être ses alliés) des petits rictus voir même éclats de rires étouffés, cachés. J'ai donc apparemment le soutien, voir l'approbation de l'assemblée ce qui me donne encore plus l'illusion d'être le dominant dans ce conflit. Le niveau de colère augmentant à force de ressasser cette histoire, je commence à monter le volume de ma voix comme pour achever ma proie. Son regard se détourne et ne sait plus trop où se poser ne trouvant le soutien de personne. Je conclue en "menaçant" de suivre cela de prêt et que je restais aux aguets. Je sors enfin du bureau sans même lui laisser le temps de dire un mot et en lui tournant le dos.

.....

Drôle de récit en terme de leçon de morale mais aussi d'émotions. En sortant du bureau, j'aurais du éprouver un peu de fierté à l'idée d'avoir su exposer mon mécontentement aux yeux de tous, sans gêne ni honte. Surtout que cette même personne est détestée de beaucoup d'autres collègues car ses retards de paiements sont fréquents. J'étais donc là pour moi mais aussi, en quelque sorte, pour la cause de tous les autres plaignants. Ma colère aurait du être assouvie par cette "mise à mort". Mais pourtant, je ressens une sorte de honte par la suite. J'ai honte de moi, honte d'avoir affiché quelqu'un qui a peut être des justifications que je ne lui ai même pas laissé le temps de m'exposer. Honte de ne pas avoir été celui que je veux devenir : un sage plein de morale et de bon sens.

La colère, cette émotions de base, est une belle arme de défense mais aussi finalement, d'attaque. Utilisée à bon escient, je pense qu'elle peut nous sortir des problèmes. Mais utilisée en soupape de sécurité pour relâcher la pression, elle nous met dans états incontrôlable. De là à ce que la violence s'en mêle, il n'y'a qu'un pas.

Illustration : quand la colère prend les commandes de notre esprit, quand elle ne laisse plus place à la réflexions, à la lucidité, nous transforme en bête (dans les deux sens du terme). Nous sommes donc livrés à l'instinct animal.